projets d'écoles et projets déconne
En ce beau mercredi de Janvier, je m'en suis allé à une "animation pédagogique", sorte de dispositif de formation continue pour les enseignants du 1er degré. Enfin, pour celle-ci, elle se voulait surtout une "information" concernant la rédaction des futurs projets d'école... Un projet d'école c'est en gros, les priorités d'une école au regard des résultats des élèves, et la manière de les mettre en vie (les priorités, pas les élèves) ainsi que les critères et indicateurs permettant l'évaluation.
Bon, dire que ce genre de réunion est enthousiasmante serait abuser. Mais là, la forme choisie (power-point...) n'ajoutait pas au dynamisme ambiant. Toutefois, au fil de "la bonne parole" qu'un IEN (le pauvre) est chargé de porter au bas peuple de l'E.N. que nous sommes, quelques "réflexions" nous ont permis de ne pas sombrer dans un coma didactique. Ce fut d'abord la mise en cause des maternelles qui laisseraient dormir les enfants toute l'après-midi (pas nous, d'autres écoles, mais bon, on insiste quand même sur ce point), puis une formule "dormir ou apprendre, il faut choisir" dont on se demande ce qui a bien pu l'inspirer...
PLus généralement, on essaie de convaincre les enseignants de s'impliquer fortement et avec un dynamisme et un enthousiasme sans cesse renouvelé, dans la construction d'un "projet" dont chacun est conscient des enjeux, mais sans avoir de vision claire de là où on va. En clair, nous devrions, chacun dans nos écoles, avoir une démarche, un projet, des objectifs chiffrés et précis, des indicateurs précis et étayés, une vision à 3 ans... dans un système qui, chaque jour, montre qu'il ne sait pas où il est, ni où il va. Il n'y a qu'à écouter le ministre pour comprendre que tout est lancé comme ça, sans réflexion, sans précaution... Juste des annonces. L'Education Nationale n'échappe malheureusement pas à la "méthode" gouvernementale actuelle : bougeons, brassons du vent pour faire croire qu'il se passe quelque chose. En réalité, il ne se passe plus rien de bien. C'est dans ces moments qu'on n'envie pas les IEN...
Pour la petite histoire de ma vie, la suite de cette animation fut plus accrochante et enrichissante, concernant les démarches d'apprentissage et la différenciation.
Je m'en suis revenu, en ce beau mercredi de janvier, de ce moment assez affligeant, avec beaucoup de circonspection et finalement peu d'enthousiasme pour me coller à ce fichu projet. (que voulez-vous, je suis un grand sensible). Pas si beau finalement ce mercredi...